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mercredi 23 avril 2014

Panique à vélo!


Mardi 22 avril. Après avoir passé un long congé de Pâques dans Helsinki et mon appartement, je suis content d’entamer ma première semaine complète de stage. Lorsque j’arrive à l’université, Mona, l’adjointe administrative qui m’a donné mes codes, mes clés et mon bureau, rencontre un professeur étranger qui passera quelque temps à l’Université de Helsinki lui aussi. Heureux qu’après une semaine seulement je ne sois plus le nouveau dans la place!

Je travaille depuis un moment lorsque Mona arrive au bureau dans lequel je travaille pour présenter à notre nouveau collègue son environnement de travail. Malheureusement, il est le 7e dans un bureau de six places. Pour celles et ceux qui ont quelques notions d’écologie, il est anticipé que chacun marque son territoire dans les prochains jours…

Il est Étatsunien.

C’est dommage pour les États-Unis, parce que je tombe toujours sur des gens qui entretiennent les mauvais clichés à leur sujet. Surement n’est-ce que le hasard...

Les Finlandais sont reconnus pour leur discrétion.

Mon collègue s’installe. Ses agitations me dérangent déjà. Son téléphone sonne et le volume est au maximum. Il parle fort. « Yeah, yeah John! Yeah! » Il est au moins sorti dans le corridor, mais, devant la porte… Il revient. Il tape à l’ordinateur aussi fort qu’un menuisier. La tension avec laquelle il tape donne des nœuds dans les épaules. Lorsqu’il ressort de notre local, je me demande comment ce climat de fébrilité a pu tenir si longtemps. Il revient encore. Mon voisin de bureau, Sud-coréen très discret, très poli dans ses manières, semble visiblement le trouver totalement insupportable. Il suffit de le voir lire à l’ordinateur les oreilles poliment bouchées par ses index pour le constater. Peut-être est-ce encore qu’un simple hasard que ce genre de situation arrive à un Étasunien! Olivier, mon collègue de bureau à l’UQAM, me manque alors terriblement…



Mercredi 23 avril. Pour l’enseignant en sciences au secondaire que je suis, un grand jour m’attend aujourd’hui dans ce périple en Finlande : ma première visite d’une école. J’ai rendez-vous à 11.00 – c’est comme ça qu’on écrit l’heure ici.  Je compte m’y rendre à vélo. Internet me donne un temps de déplacement de 40 minutes. Je prévois donc quitter l’appartement quelques minutes avant 10h, ce que je fais.

Mon itinéraire me semble clair. Je vais donc dans le rangement à vélo au rez-de-chaussée pour enfourcher le mien. Je pédale vers une nouvelle destination, une direction qui m’est encore inconnue. J’arrive à la première intersection centrale que je crois avoir notée. Aucun nom de rue. Je tourne quand même. Je fais environ 200 mètres. Je doute. Je regarde donc mon téléphone intelligent que je découvre progressivement. Je ne semble pas être dans la bonne direction. Je reviens. Ce n’était peut-être pas la bonne rue. Je continue. Je regarde mon téléphone 100 mètres plus loin. Selon lui, je ne suis pas le trajet. Merde! Je reprends finalement le premier virage. Et, au même moment, je découvre qu’une flèche pointe dans cette direction sur mon téléphone. Wow! Encore réticent à ce genre de gadget, j’avais par erreur activé la fonction GPS qui permet de voir où je me trouve sur mon téléphone. C’est à ce moment que je comprends que je devrai remercier mon téléphone, peu importe l’issue de cette journée. Sans lui, j’aurais à ce moment rebroussé chemin et inventé une histoire pour justifier mon absence. Je continue.

Le temps file. Il me reste 33 minutes avant mon arrivée à destination et il est 10h12. J’ai le temps. Ce parcours m’apprend donc à me servir du GPS sur mon téléphone et à oublier sans regret les indications format papier que je trouvais encore si romantiques jusqu’à hier. À travers mon parcours, je longe des autoroutes, je dois emprunter des sentiers improbables dans les boisées. Comment aurais-je pu y arriver…! Je ne suis pas encore arrivé! Il est 10h52 et il ne me reste que 4 minutes avant mon arrivée selon mon téléphone. Pendant ce temps, je ne cesse de me répéter que la ponctualité est une règle d’or pour les Finlandais. Même 2 minutes de retard nécessitent un appel selon mon guide de voyage. Allez, dernier sprint! J’arrive à l’ultime intersection maudite, celle où je crois que tout est perdu…! Je ne comprends absolument pas où mon téléphone veut m’amener… Peut-être est-ce la nervosité… Je prends une direction. Je reviens. Je prends l’autre. Je reviens. Il est 11.00.

C’est fini. Résigné, je tente d’appeler mon hôte qui m’attend aux pieds des escaliers à l’école où je dois me rendre. Le téléphone ne passe pas; on me dit que le numéro est hors service. Quoi faire! Pleurer. La seule chose qui me reste à faire, c’est de trouver l’école et de m’y rendre en retard. Quoi perdre… L’enseignante va peut-être m’y attendre et arriver en retard dans son cours, misère… Que dira ma superviseure de stage. Elle m’avait suggéré le bus, mais je préférais la liberté du vélo.

Je prends mon courage à deux mains. Je respire. Ça m’aide à comprendre mon téléphone et je suis attentivement ses directives. Enfin, on m’indique moins de 1 km! J’y arrive presque. Hourra! Il est 11h06, mais j’y suis!

Je repère rapidement un support à vélo vers lequel je me dirige. Je pousse mon vélo entre les morceaux de métal et sors mon cadenas. Mon cadenas! Où est mon cadenas? Nouvelle tuile… Dans l’empressement, pour la première fois, j’ai oublié mon cadenas dans le rangement à vélo après l’avoir déverrouillé dans mon immeuble. Qu’à cela ne tienne, je fais confiance aux Finlandais et au destin. Mon vélo ne se fera pas voler! Enfin, je l’espère profondément…

Je regarde l’école et je ne comprends pas où sont les fameux escaliers où j’ai rendez-vous! Que m’arrivera-t-il? Entrerai-je dans l’école? Trouverai-je l’enseignante? Aurai-je le courage de faire face à mon retard? Vous le saurez dans mon prochain billet de blogue!

2 commentaires:

Vous lire est un réel plaisir!